C'est la reprise, privilégiez la marche pour aller travailler.
Le temps de changer de cadre, de trouver un rythme, une énergie nouvelle et plus paisible s’installera petit à petit. Pas après pas, en vous focalisant sur votre respiration, vos mouvements, votre posture, vous prendrez naturellement du recul sur ce qui se passait avant et sur ce qui se passera après… Autrement dit, vous allez pouvoir tout simplement vous concentrer sur le moment présent..
Profitez de cet instant pour le transformer en un temps serein, calme. Il n’y pas d’enjeu dans cette marche, juste « lever le pied », au sens propre comme au figuré.
La marche influence physiologiquement notre fonctionnement mental. Face aux questionnements actuels, le stress engendré, la confusion suscitée, marcher dehors est un formidable outil dynamique, ressourçant, apaisant, clarifiant. Utilisons, la marche pour intégrer nos expériences vécues et nous ressourcer au centre de nous-mêmes…
En cette période de reprise, de déconfinement total, de nombreuses personnes redoutent à sortir. Pourtant il est temps ! Alors si pouvez privilégier des temps de marche dans vos journées, faites le : marchez, cela vous aidera à abaisser des émotions de peurs, des nervosités, des frustrations.
Chacun d’entre nous a sa manière de les vivre : les traverser, les ignorer, les fuir, les combattre ou les accueillir. Elles ne deviennent envahissantes que si nous leur donnons une place exagérée par rapport à une situation. Chaque émotion ressentie négativement a la fonction de mise en alarme, d’inconfort pour rechercher une voie de sortie. Elle exprime bien souvent un besoin, un manque qui demande à être comblé. Le sentiment d’insécurité généralisé actuel ou le sentiment de panique exposent à des somatisations diverses. Le corps intègre toutes ces émotions jusqu’à ne plus pouvoir s’adapter. La marche représente, un temps de libération des tensions physiques et des émotions accumulées. Déambulez en respirant profondément, accueillez ce qui est sans jugement, sans lutter. Acceptez le droit d’être bouleversé parce que résister ou vous couper de vos émotions c’est vous couper d’une partie de vous-même.
Marcher est un temps avec soi-même pour les repérer et les nommer. Ainsi seront-elles identifiées, et donc mieux conscientisées.
Imaginez ce chemin de quelques minutes pour les déposer et remerciez-vous de les avoir reconnues. Pour aller un peu plus loin, posez-vous la question si chacune de ces émotions a été utile jusque-là, si elle vous a fait gagner ou perdre en énergie ? Du coup, vous la reprenez et vous la ramenez au travail… ou pas ?
Les périodes de crise (comme dans le cas d’un confinement mondial par exemple) sont propices également au manque de confiance en soi. Beaucoup se sentent vulnérables, plus sensibles à la critique, se comparent aux autres, n’osent pas s’affirmer, ou contraire deviennent plus tranchants et agressifs. Ces comportements ou ressentis abaissent la confiance en soi, ce qui mène à des stratégies d’échec ou à de la procrastination.
La confiance en soi peut se retravailler pas après pas. Marcher ouvre à un temps de réflexion au calme pour aller revisiter vos qualités et vos manières d’être. Pensez à ce que vous aimez faire, pourquoi vous aimez le faire, comment vous aimez le faire. Vous relèverez ensuite quelles sont les qualités que vous mobilisez pour les faire : le courage, la créativité, l’endurance, l’ouverture d’esprit, la spontanéité,….
L’agitation médiatique, la pluie d’informations parfois contradictoires sont très déstabilisantes. L’avenir est encore incertain, anxiogène. Nous traversons un printemps où de nombreux repères s’écroulent. Sur quoi reprendre appui ? Mais sur les valeurs qui vous guident depuis tout jeune.
Vos valeurs fondatrices sont celles qui vous mettent dans un état de révolte, quand elles sont bafouées, car à vos yeux, elles ne sont pas négociables !
Elles représentent donc votre cadre de référence, celui qui évalue les situations pour ajuster intentions, comportements, théories… Lors d'un de temps de marche réfléchissez à ce qui vous met vraiment en colère et vous re-connecterez avec vos valeurs. En les identifiant, vous redonnerez du sens à vos actions.. Plus vous honorerez vos valeurs plus vous vous alignerez en cohérence avec votre boussole interne. Une fois évaluées pendant cette marche, ancrez-les à nouveau physiquement. C’est à dire enracinez-vous !
Ramenez votre attention sur votre contact avec le sol, ressentez tous vos appuis quand vous déroulez une foulée lentement, prenez conscience de votre stabilité, de votre équilibre au moment présent. Pensez à vos valeurs pendant cet exercice et réajustez votre posture : l’alignement de votre dos, la tête, le regard devant, la souplesse dans votre déplacement, la respiration fluide, les appuis stables sur le sol.
Associées à l’affect, vos valeurs servent d’étalon d’évaluation dans vos prises de décisions, associées à l’ancrage physique vous les incarnerez dans votre posture.
L’ histoire du coronavirus est une histoire d’essoufflement. Il se régénère et se multiplie dans nos poumons, il essouffle notre économie, il asphyxie notre humanité. Or notre souffle est notre allié depuis notre naissance. Nous pensons très peu à lui car notre respiration est la plupart du temps inconsciente, mais omniprésente depuis toujours. Prenons le temps pour souffler vraiment. Nos poumons sont la source de notre oxygénation. Pour les chinois, notre souffle va bien au delà de l’oxygénation des cellules, il fait circuler en nous une énergie vitale, appelée selon les traditions orientales le qi, ki, chi, ou le prana. Pratiquer une respiration consciente et profonde c’est animer cette énergie vitale. Je vous propose d’allier des temps de respiration profonde consciente à vos temps de marches. Par l’effet d’amplification de la respiration qu’elle déclenche, et qui augmente l’oxygénation des cellules, elle régénère notre énergie. La marche active la circulation sanguine, muscle le coeur, diminue la tension artérielle, améliore l’amplitude pulmonaire…Bref déjà Hippocrate nous disait « la marche est le meilleur remède pour l’homme ».
Face à cette crise qui nous a bien essoufflé, je vous invite à retravailler votre souffle, à prendre plus régulièrement conscience de cette vie qui circule en vous, à ce va et vient de l’air entrant et sortant, à le renforcer encore.
Le temps de la marche est à proprement parlé le temps de souffler. Souffler au sens d’expirer la pression du moment et les pensées incessantes, de suspendre l’activité mentale, de sentir votre corps ouvrir un temps rempli de vous physiquement.
Marcher n’implique pas une notion de performance, de réussite, de techniques, de règles. La marche nous rend libres, autonomes, indépendants, uniques. Et plus encore, la marche nous rend acteurs de notre cheminement.
Christine Buès, 1er juin 2020