Je vais partir de ma crise professionnelle de jeune quinqua, considérée comme tardive par certains, “normal” je leur réponds : les études de médecine sont longues, les étapes de vie décalées (carrière, création de sa famille, autonomie dans son boulot), mais ça vient aussi même tard !
J’appellerais cette période de vie transitoire, inconfortable: “à la recherche de son nouveau souffle”.
D’après le sondage 2017 des Editions Tissot, 77% des personnes interrogées, considèrent qu’au passage de la quarantaine, son rapport au travail change. Les quinquas à la sortie de cette crise confirment ce changement à 71% (je confirme). Chacun construit sa propre réponse face à cette prise de conscience: 35% des personnes interrogées donnent plus de temps et de considération à leur vie privée, 30% recherchent le bien-être au travail, 20% envisagent une reconversion et 10% veulent changer d’entreprise.
Comment cette crise se manifeste-t-elle?
Pendant les mois qui précèdent ma crise, je ressens une fatigue inexpliquée, un stress constant, un sens accru des responsabilités et une absence de motivation à me rendre à mon travail. La routine de mon activité devient lassante. Je connais tous les rouages de mon travail, les attentes de mes salariés, de mes prestataires, de mes patients, je travaille par automatisme.
Le ressenti de ma situation professionnelle change alors que la réalité de mon travail reste identique. Je manque de perspectives, souhaite un rythme de travail allégé, me sens au milieu d’un gué rejetant ce qui m’a motivé jusque là ne sachant pas vers où aller pour trouver un nouveau sens dans mon travail. Face à ce besoin d’un nouveau souffle, je comprends que la solution viendra de moi et non de l’extérieur: devenir actrice de ma propre motivation.
Quelles sont en les causes?
L’évolution d’une carrière passe par plusieurs phases. Après une phase d’apprentissage de son métier (assez longue dans mon cas), une fois mon métier acquis, j’ai eu le sentiment d’appartenance. Ma fonction est explicite, mes délivrables attendus et clairs. J’appartiens à un collectif de travail dans lequel je me reconnais. Mon identité professionnelle est construite avec la satisfaction de la réalisation de mon travail bien fait. Ma motivation trouve sa source entre mon autonomie financière, la reconnaissance sociale de mon savoir faire, et la progression potentielle dans mon métier.
Puis vient une phase dite d’expertise dans laquelle j’ai le désir d’exprimer ma singularité. Je deviens alors chef d’entreprise, avec la volonté de réaliser mes attentes internes. Ma motivation change de source, celle d’initier une activité créatrice d’emplois, selon mes valeurs, mes croyances en répondant au mieux aux attentes de ma patientèle. Un apprentissage nouveau sur le terrain d’une activité de leader, challengeant qui vise à améliorer mes conditions de travail, à faire profiter le collectif aussi. L’expansion sociale est pour moi à son apogée, me sentant utile, reconnue, innovante, autonome.
Puis un jour le moteur de ma motivation se coupe. Perte de sens dans mon travail, épuisement, manque de nouveauté, l’apparition de conflits, une surcharge de travail et des jeux politiques me font perdre ma confiance en moi. Lors d’un retournement brutal sous l’effet d’un facteur externe, le doute prend place. Où sont passées mes ambitions? La retraite est encore loin et de plus loin en plus loin avec les réformes successives.
Ai je créé tout ce que je voulais? Comment tenir jusqu'à la retraite? Où trouver un nouveau souffle? Comment l’identifier?
Comment rebondir?
En me tournant vers mes amis du même âge, j’observe que chacun cherche sa réponse par un mécanisme interne individuel.
Comme le rapporte l’étude ci-dessus, certains ré-investissent plus d’énergie dans leur activité avec une recherche de bien-être au travail. Ils se forment si besoin pour leur entreprise ou organisation, ont une logique d’endurance, et pour certains sous la pression familiale continuent à garantir ainsi de quoi payer les études des enfants devenus grands entre temps.
D’autres décident d’investir plutôt dans leur vie privée, se détournant de leur intérêt au travail. Parfois des coups de démon de midi tombent que l’on soit un homme ou une femme. Nouveau couple et/ou nouvel enfant et/ou nouvelle maison, de manière générale de nouvelles perspectives dans son domaine privé.
Pour d’autres encore le désir de reconversion finit par se concrétiser. Répondre à son rêve de 20 ans jusque-là mis au placard, repartir de zéro en changeant de domaine professionnel. Bilan de compétences, utilisation du DIF, accompagnement par un coach, ces personnes en questionnement construisent une nouvelle voie professionnelle, qui leur convient au mieux.
Enfin je constate une quatrième voie pour retrouver son souffle : transformer cette crise en opportunité d’engager un travail de fond d’introspection personnelle sans forcément se confronter à une rupture totale avec son métier de base. Une manière de considérer sa vie active comme un formidable terrain d’expériences, pour apporter de l’innovation, de l’utilité au service du collectif, en osant dépasser ses limites et croyances. Se découvrir de nouveaux talents, agir au sens large pour l’environnement, générer de nouvelles priorités.
Travailler seul(e) (c’est plus long) ou accompagné(e) d’un coach (c’est plus court) sur ses valeurs, sa valeur ajoutée, son unicité, son individuation voilà ce qui pour moi a fait sens.
C’est ainsi que je constate de rares confrères en reconversion dans une filière médicale différente, ou d’autres (plus fréquent) qui développent une expertise complémentaire, transforment leur fonction, par exemple dans mon secteur : auditeur Cofrac en biologie, leadership d’une holding de laboratoires d’analyses médicales, journalistes médicaux, formateurs professionnels...
L’accompagnement coaching pendant sa crise professionnelle, une des solutions pour trouver sa solution.
Quand on commence à écrire un nouveau chapitre de sa vie professionnelle, se faire aider par un coach ça permet quoi ? Je l’ai fait, donc j’en parle en connaissance de cause.
Parler en toute confidentialité de ses doutes, de ses freins, entamer une relation avec un partenaire orienté solutions qui est là pour nous aider, c’est d’abord sortir de sa solitude, de sa rumination interne. Exposer ses besoins, explorer son environnement actuel, ses compétences, ses croyances, ses valeurs, se reconnecter avec ses réussites antérieures, faire émerger de nouvelles idées participent à une clarification du “qui suis-je?”. L’approche coaching, soutient cette transformation, la mutation de la personne. Elle propose un reflet différent de celui que l’on voit tous les jours, met de la lumière sur de nouveaux axes, partager ses réflexions, pour trouver de nouvelles options, une voie plus intègre et cohérente avec son ressenti, ses actions, définir ce fameux nouveau/moi que l’on cherche.
Ce type d’accompagnement m’a complètement convaincu, fait émerger le désir d’être utile autrement. D’abord au niveau de mon activité, rebondir sur ma facette de manager, de leader en accompagnant des équipes médicales vers plus d’autonomie, de dynamisme, de performances au service de leur patientèle. Ensuite, oser aussi sortir de mon cadre en trouvant des missions de coaching d’équipe dans d’autres domaines professionnels. Apporter de nouvelles compétences à mon arc en me formant à l’accompagnement coaching de managers, de dirigeants et à la formation professionnelle.
Ma pépite fût de comprendre ma capacité professionnelle à aider à mon tour des personnes en situation de crise professionnelle en mêlant la marche en pleine nature et l’accompagnement coaching car trouver un nouveau souffle est possible !